STATISTIQUES DE L'ÉDITION 2024
2072
PARTICIPANTS
1655
JARDINS RECENSÉS
39694
PAPILLONS OBSERVÉS
Top 10 des papillons observés en 2024
Piérides
Vulcain
Paon du jour
Amaryllis
Myrtil
Citron
Tircis
Robert-le-diable
Belle dame
Petite Tortue
Notre analyse pour l'édition 2024
Le dernier recensement des papillons de jardin révèle une forte diminution des populations. Cette faible abondance pourrait expliquer la baisse d’intérêt pour le comptage, avec 1571 jardins recensés cette année. Pourtant, même en période de faible abondance, il est crucial de continuer à documenter ces observations pour mieux comprendre les dynamiques des populations.
Le printemps et le début de l'été ont été marqués par des conditions pluvieuses et fraîches, affectant négativement les espèces printanières et celles ayant des générations printanières et estivales. Cependant, les papillons paient également le prix des multiples sécheresses des années précédentes, qui ont limité la biomasse des plantes hôtes des chenilles. Cette faible abondance se confirme pareillement aux Pays-Bas et en Flandre. Parmi les espèces les plus touchées figurent les piérides, dont les populations ont atteint un niveau historiquement bas, ainsi que l’azuré commun, qui traverse une année particulièrement difficile.
Malgré tout, l’été n’est pas encore terminé et certaines espèces généralistes, comme le vulcain et le paon du jour, semblent mieux résister. Les orties, qui nourrissent les chenilles, ont profité des pluies et ont permis à ces papillons de réaliser plusieurs générations de vol au printemps. Les espèces estivales comme l'amaryllis, le tristan, le myrtil et le demi-deuil sont plus fréquentes dans les jardins que les étés précédents, c’est-à-dire que la proportion de jardins où ces espèces sont trouvées a augmenté. Toutefois, leur abondance globale reste faible : dans les jardins où ces espèces sont observées, le nombre moyen d'individus demeure bas. Ces papillons, typiques de l’été et liés aux prairies, pondent sur les graminées et hivernent au stade de chenille. Les hespéries, également liées aux prairies, sont également bien représentées cette année.
En réponse à ces constats, Natagora a décidé de faire évoluer le concept de son Grand Recensement. L’édition 2024 marquera la dernière sous sa forme actuelle. À partir de 2025, Natagora entend sensibiliser plus largement le public aux insectes et promouvoir l’utilisation de plateformes comme Observations.be, une interface de partage et de gestion de millions de données d'observations naturalistes. L'application ObsIdentify, dotée d’un puissant outil de reconnaissance photo, sera également mise en avant. Ces plateformes offriront aux citoyennes et citoyens de nouvelles manières passionnantes de contribuer à la protection de la biodiversité.
L’association rappelle qu’opter pour un jardin naturel est la meilleure façon de s’assurer de belles observations. De nombreux conseils sont disponibles sur le site du Réseau Nature de Natagora, qui cherche toujours plus de signataires pour agrandir ses 1176 hectares d’espaces verts gérés en faveur de la biodiversité par des particuliers et des collectivités : reseaunature.natagora.be/conseils.
Crédits photos : Denis Delangh, azuré commun - Sarah Wautelet, hespérie du dactyle - Thomas Meunier, jardin naturel.